Les éleveurs alsaciens partagent leur doute sur l’avenir de leur métier  

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La fédération départementale des syndicats agricoles (FDSEA) s’est donné rendez-vous ce mardi 25 octobre pour faire part de leurs inquiétudes concernant les nouvelles mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) annoncées par le gouvernement. Les éleveurs craignent un futur arrêt du soutien financier qui leur est accordé afin de pouvoir continuer à sortir la tête de l’eau.

Les éleveurs ont choisi de prendre la parole

L’inquiétude ambiante des agriculteurs et éleveurs de la région ne cesse de se faire sentir. Florent Pierrel, éleveur et président des Jeunes agriculteurs (JA) du Haut-Rhin s’est adressé au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau : « je vous invite monsieur le ministre à courir derrière un engin agricole roulant dans une pente, vous verrez que je ne vole pas ce que je gagne ! »

Auprès de ses camarades de la FDSEA, tous les éleveurs se sont donné rendez-vous mardi dernier dans la ferme de l’agriculteur Christophe Rué, à Osenbach. Le groupe à alors confié ses craintes concernant la mise en place des nouvelles mesures agro-environnementales et climatiques prévue pour 2023-2027.

« Nous essayons de maintenir une agriculture paysanne, héritage de l’histoire de France »

Selon eux, les nouvelles mesures risquent fortement d’impacter négativement l’agriculture de montagne. Les aides accordées représentent parfois jusqu’à 50% des revenus de certaines exploitations. « Ce soutien financier nous permet de protéger l’agriculture paysanne tout en jouissant des avancées techniques. Ce sont les éleveurs de la région qui s’attèlent à préserver l’identité des montagnes, ainsi que ses paysages et sa biodiversité. »

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Un écart entre la théorie et la pratique du terrain

Florent Pierrel indique que « les MAEC actuelles œuvrent certes pour un paysage qualitatif, mais cela reste un idéal loin des besoins du terrain ». Les mesures laissent prévoir que chaque agriculteur sera libre à sa manière pour y arriver. L’éleveur reprend que « les injonctions technocratiques sont déconnectées de la réalité. »

Cette situation pourrait en effet avoir des effets néfastes sur la pérennité de l’élevage en montagne dans toute la région Grand-Est. Christophe Rué s’alarme et partage son inquiétude envers la filiation du métier. « Si les conditions s’aggravent et que les choses continuent dans ce sens, si nous ne pouvons plus tenir, qu’adviendra-t-il ? Que va-t’il se passer si nous décourageons les jeunes ? » Il continue « les prés redeviendront des friches superflues et les paysages disparaîtront. »

Certains experts s’alignent du côté des éleveurs et déclarent que si ces derniers disparaissent, le paysage ne pourra plus être façonné, ce qui impactera le tourisme de la région ainsi que son économie.

Pour l’instant, le ministère de l’Agriculture garde le silence et aucune réponse officielle n’a été communiquée. 

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